Le Vatican et la Ménorah

La Ménorah מְּנוֹרָה est le chandelier en or à sept branches du Temple de Jérusalem, dérobé par les romains lors du pillage et la seconde destruction du Temple de Jérusalem.

L’arc de Vespasien et de Titus est un arc de triomphe érigé à Rome par l’empereur Domitien en 81 AD pour commémorer la victoire de son frère Titus (39 à 81 AD) sur les révoltes juives commencées en 66 AD et achevées par la prise de Jérusalem en 70 AD.

Sous l’arche, des bas-reliefs montrent des soldats romains portant les objets pillés du Temple de Jérusalem : La Ménorah (le chandelier à sept branches en or massif), La table des pains de proposition (la table faite en bois d’acacia était entièrement recouverte d’or pur) et Les trompettes sacrées. Titus coiffé de lauriers est représenté se tenant dans un quadrige, et passant sous un arc de triomphe.

Armoiries de rois d'Italie 

Victor-Emmanuel de Savoie est né à Naples le 11 novembre 1869 et est mort en exil à Alexandrie le 28 décembre 1947. Il porte dès sa naissance le titre de prince de Naples. Il est le fils d'Humbert Ier roi d’Italie et de Marguerite de Savoie.

Victor-Emmanuel de Savoie épouse à Rome le 24 octobre 1896, Hélène Pétrovitch-Niegoch (1873-1952), fille de Nicolas I^er roi de Monténégro, et de Milena Vukotic.

Ils auront cinq enfants, dont quatre filles. Son fils unique, Umberto sera donc le seul et dernier héritier du trône.

A la suite de l'assassinat de son père Humbert I^er, Victor-Emmanuel est couronné roi d’Italie le 29 juillet 1900 et devient Victor-Emmanuel III.

Depuis le 5 novembre 1911, les trois régions de Libye : la Tripolitaine, la Cyrénaïque et la Fezzan, sont passées sous contrôle italien malgré une forte résistance turque et sanussi.

Mussolini, président du Conseil du Royaume d’Italie depuis le 31 octobre 1922, réprime durement toute tentative de rébellion locale.

En 1928, la communauté juive de la ville de Tripoli accueille favorablement la visite de Victor-Emmanuel III au territoire libyen de son royaume, et apprécie tout particulièrement le souverain catholique. Aussi lui rend-elle un vibrant hommage à son arrivée.

Le 22 avril 1928, à la synagogue Bichi de Tripoli, le grand-rabbin Yitshaq 'Haï Bokobza prononce un texte rituel en hébreu et donne ainsi sa bénédiction à Victor-Emmanuel III souverain d'Italie, accompagné de la reine Hélène, son épouse.

 Bénédiction du couple royal à la synagogue Bichi de Tripoli

La synagogue Bichi aujourd'hui 

Yitshaq 'Haï Bokobza est né en 1853 à Gabès dans le sud tunisien dans une famille particulièrement respectueuse des traditions religieuses juives réputée dans la communauté pour avoir transmis les premiers et plus purs enseignements du Temple de Jérusalem après sa destruction par les romains.

Yitshaq grandit dans une atmosphère de soumission à la Loi, d'études et de culture, transmise par ses parents et les rabbins Abraham et Fradgi Allouche qui l'initient aux secrets ancestraux de la Kabbale hébraïque.

Jeune homme, il suit à Tunis l’enseignement du rabbin Abraham Hagege, un autre grand érudit de la communauté. 

Il est âgé de 75 ans lorsqu'il accueille les souverains d'Italie et les hauts dignitaires du royaume à Tripoli.

Il devient le Rav רב de la communauté de Gabès, sa plus haute instance morale, référence en terme de loi et de religion.

En 1926, il est nommé grand rabbin de Libye. Et c'est alors un érudit et un sage à qui l'on sait pouvoir faire confiance dans les rapports qu'il devra avoir avec les autorités locales.

Yitshaq 'Haï Bokobza assis parmi des officiels libyens, turques et italiens

C'est donc légitimement qu'il reçoit une invitation officielle à assister au mariage du fils du roi, Umberto II (1904-1983) et de la gracieuse Marie-José de Belgique. La cérémonie se déroulera le 8 Janvier 1930 dans la chapelle Paolina du palais du Quirinal à Rome.

Mais voici que Umberto, futur roi Humbert II d’Italie, tombe gravement malade. Le roi Victor-Emmanuel III, consterné, entend parler des miracles du rabbin natif de Gabès, kabbaliste et grand-rabbin de Libye : Yitshaq 'Haï Bokobza.

Dépêché sur les lieux, rabbi Yitshaq 'Haï Bokobza, grâce à ses connaissances des secrets ancestraux de la Kabbale, réussit à guérir le prince dauphin Umberto.

Afin de rétribuer gracieusement le sage pour son précieux secours, Victor-Emmanuel III lui propose d’exaucer ses souhaits, dans la mesure du possible. Le rav, après mûre réflexion, n’eut qu’une seule requête : qu’on lui donne la possibilité de contempler la Ménorah en or massif du Temple de Jérusalem, entreposée dans les caves du Vatican.

Hélas, le roi d'Italie, n’avait aucune autorité sur le Vatican, ne put satisfaire sa demande. Le rav, n’ayant pas d’autre vœu, l’en remercia et s’en retourna en Libye.

Mais le roi Victor-Emmanuel III ne voulut en rester là et joua de ses influences pour se faire valoir auprès du pape Pie XI. Après moult sollicitudes, ce dernier finit par accepter et autorisa le juif à pénétrer les souterrains les mieux celés au monde.

Rabbi Yitshaq fut rappelé à Rome le 12 janvier 1930, pour une visite des galeries voutées du Vatican.

Dans le témoignage qu’il rédigea par la suite, Yitshaq décrit de longs tunnels profonds qui semblent ne plus se terminer, emplis de nombreux butins et trésors d’or et d’argent accumulés au fil des âges.

Quand il fut parvenu au bout de ces interminables corridors, le maître des lieux lui désigna une porte et l’invita à l’entr'ouvrir …...

Documents photographiques d'archive : familles Hania et Besser